Mémoire de recherche réalisé dans le cadre du Master 2 de Lettres Modernes, filière recherche – Université Paris-Sorbonne, Paris en 2012-2013
Que ce soit dans la salle de théâtre ou à la lecture, l'effet fantastique cherche à créer les mêmes sentiments. Les procédés utilisés pour faire peur varient selon le type de frayeur que le texte veut produire : le sentiment de l'étrangeté qui envahit toute la pièce, la terreur qui est la peur de l'imagination, l'horreur qui est celle de la confrontation avec le monstre ou l'angoisse qui provient de l'impossibilité de comprendre. Cette peur provient d'un jeu dans la mesure où le but final du texte est de faire plaisir au lecteur. La particularité du plaisir de l'effet fantastique vient d'une part de la purge des peurs provenant de l'aspect cathartique du texte et d'autre part de la transformation de la réception de la pièce en une expérience mystique grâce à la représentation d'un monde autre. Pourtant, l'effet fantastique ne cherche pas à produire seulement des sentiments et cette transe émotionnelle doit guider le lecteur vers un travail de compréhension. Ainsi, il faut saisir la complexité de l'effet fantastique dont les procédés ne visent pas à l'obtention de deux seules émotions. La peur et le plaisir s'enrichissent de nuances comme la frustration, la déception ou le rire. Face à l'incompréhensible phénomène fantastique, le sens du texte est peut-être finalement dans cette réponse émotionnelle.